La lutte contre le moustique vecteur de maladies a franchi une nouvelle étape. Alors que la piste d'un vaccin contre chikungunya accapare bon nombre de chercheurs, des scientifiques argentins semblent en passe de trouver une solution plus radicale qui devrait battre le mal par sa source. Ces derniers ont préféré s'attaquer aux gites larvaires de l'Aedès Aégypti et ont ainsi trouvé un champignon capable de neutraliser la reproduction de moustiques.
Des scientifiques argentins ont découvert un champignon capable de détruire les larves de moustiques vecteurs de la dengue et du chikungunya. Aucun vaccin homologué n'existe actuellement contre ces deux maladies. Une information qui ne passe pas inaperçue sur la toile même si l'on est encore loin d'une phase distribution publique.
La solution radicale ?
Leptolegnia chapmanii peut se développer dans différents milieux, dans des eaux pures ou souillées, quelle que soit la température, pour un coût modique, selon les travaux des chercheurs de l'Université nationale de La Plata, près de Buenos Aires. Le champignon a un pouvoir mortel sur les larves de quinze variétés de moustiques, dont ceux qui propagent le virus du chikungunya et de la dengue.
L'objectif des scientifiques est désormais d'élaborer un liquide ou une pastille qui "pourrait être introduit dans l'eau pour que le champignon s'y développe et élimine les larves" et convertir le champignon "en insecticide biologique à grande échelle" a expliqué le directeur des recherches.
"Il ne pourra jamais remplacer la prévention !"
Pour André Yébakima, chef du service de démoustication du Conseil général de Martinique et de l'ARS, ce genre de procédé n'est pas nouveau. Chez nous, un autre type d'insecticide biologique est déjà utilisée (à base d'un virus découvert en Israël qui cible les moustiques).
De plus étant donné le coût de la phase d'application ainsi que les nombreux tests qui devront être effectués avant une mise au point complète, plusieurs années devraient s'écouler avant que cet insecticide naturel puisse être employé. La prévention demeure ainsi pour André Yébakima le premier facteur de lutte contre le Chikungunya.
Par ailleurs, un vaccin contre le virus du chikungunya mis au point par des américains a été testé récemment pour la première fois chez l'homme avec des résultats prometteurs.