
Alors que le virus du Chikungunya semble ralentir sa course aux Antilles, la Guyane connaît actuellement une flambée épidémique. De nouveaux foyers épidémiologiques ont été recensés dans des zones jusque là non touchées, ce qui confirme une accélération et une extension de l'activité du virus. Selon l'ARS, il y aurait plus de 1500 cas déclarés de personnes atteintes du virus actuellement dont 55% dans les seules communes de Cayenne, Matoury et Macouria. Ils n'étaient que 600 au mois de juin.
Un insecticide polémique
Pour pallier à la situation, les autorités sanitaires ont décidé de recourir au malathion, un insecticide interdit en Europe. Etant donné la situation sanitaire inquiétante, le département a obtenu une dérogation des ministres de l'Ecologie, de la Santé et des Affaires sociales et de l'Outre-mer pour effectuer des pulvérisations du produit durant six mois.
Cependant, l'utilisation de cet insecticide inquiète en Guyane. Une pétition a d'ailleurs été lancée contre son utilisation a déjà recueillie plus de 650 signatures. Les associations de protection de l'environnement se sont aussi mobilisées et soulignent que l'Europe en a interdit la pulvérisation depuis 2007.
Une utilisation précautionneuse
Malgré tout, l'Agence Régionale de la Santé se veut rassurante concernant son utilisation et indique qu'il s'agit de l'alternative la plus efficace pour détruire les gîtes larvaires. Le directeur de l'ARS, Christian Meurin, assure que les pulvérisation s'accompagneront de prélèvements pour s'assurer que la molécule ne se retrouve pas dans les milieux dits sensibles.
De plus, une cartographie sera respectée. Il n'y aura pas de pulvérisations systématiques effectuées partout. Des lieux tels que les alentours des ruches, des cultures vivrières, les zones de périmètres de captages d'eau pour l'alimentation humaine seront évités. Par ailleurs, les riverains seront informés à l'avance des pulvérisations à venir.